BILLY CRAIN: Silent Roar (2014)

Titles :

1 Bad Rock

2 One Nation

3 What Wouldn’t Jesus Do

4 Man on a Mission

5 Silent Roar

6 Dallas

7 Stella Rose

8 Outkaw No More

9 Nothing

10 Airwaves

11 Ever Know

12 Burn

Voici un homme de goût, habité par le divin, qui nous fait sortir des sentiers battus par un univers musical qui lui est propre. Sur ce troisième album solo Silent Roar, douze titres tous plus beaux les uns que les autres, préparés minutieusement par Billy Crain multi-instrumentiste et compositeur talentueux. Silent Roar s'ouvre sur « Bad Rock », une petite bombe southern rock boogie à plusieurs revirements où la guitare de Billy est un ouragan qui emporte tout sur son passage. Ce titre est suivi par « One Nation » où Billy Crain interpelle le Président sur un rythme trépidant. Arrive l'homogène « What Wouldn't Jesus Do » mais « Man On a Mission » qui arrive ensuite interpelle par ses sonorités venues des Indes avec tabla et sitar. Billy innove de nouveau sur le titre album « Silent Roar » avec au début un accordéon, suivi d’un rythme syncopé ainsi que le chant. La partie de guitare est superbe, en bis repetita sur l'énervé « Dallas ». Il enchaîne les morceaux par sa fabuleuse maîtrise, le tout se passant subtilement sans une erreur qui viendrait rompre l'enchantement sur « Stella Rose », « Outlaw No More », « Nothing, Airwaves ». Une belle réussite ce Silent Roar ! Très novateur avec beaucoup d'idées différentes, southern rock jumelé à de l'alternatif country folk, de la world music, du celtique regroupés sur un même album. Chapeau monsieur Billy Crain !

Jacques Dersigny


On ne présente plus Billy Crain. Ce guitariste de talent, frère du célèbre Tommy Crain qui a tenu la six cordes aux côtés de Charlie Daniels, a fait les beaux jours du Henry Paul Band et a récemment tourné avec les Outlaws. Bon, c’est un peu réducteur car il a participé à d’autres projets et a sorti quelques albums en solo. Sa dernière production risque d’en surprendre plus d’un car ce disque est à cent lieues du Southern Rock Paradise et s’orienterait même vers le rock chrétien. D’accord, ça démarre sur les chapeaux de roues avec « Bad Rock », titre assez rapide (dans lequel il cite Tom Petty) avec un bon solo de gratte style sudiste et un solo de fin « killer ». On enchaîne avec « One Nation », un morceau mid tempo avec un bon solo mélodique et un solo de slide à la tierce. Après, on quitte le pays des rednecks. « Man On a Mission » surprend avec son intro au bouzouki et son genre pop, même si la guitare se fend d’un bon solo au milieu et d’un final très mélodique. « Silent Roar » étonne également par son style à la Tom Waits, son accordéon bastringue et sa montée « évangéliste » sur le refrain. « Dallas » n’est pas mal avec sa coloration country et s’accélère en plein milieu pour un bon solo de Stratocaster à la mode Outlaws ; le solo final est aussi bien balaise. « Stella Rose », avec son intro a capella à la Poco s’oriente du côté de la new country avec (encore) un bon solo de gratte. « Outlaw No More » s’étire sur un tempo lent et se teinte d’une note irlandaise et d’un style country inspiré d’Alabama. Par contre, on frôle le sublime avec « Nothing », une superbe ballade avec arrangements de cordes sur le thème du pêché et de la tentation. Nous sommes gratifiés d’un solo poignant en « violoning » et d’une magnifique guitare finale qui tirerait des larmes à un croque-mort à la retraite. Je passe sur « What Jesus Wouldn’t Do », « Ever Know » et « Burn » (axé sur une dénonciation de la guerre). « Airwaves » est cependant sauvé par un solo relativement technique.

En résumé, Billy Crain nous présente un album avec des compositions originales, mélange de country/americana/pop sur un tempo médium, et des solos inspirés. Un disque attachant (malgré son influence religieuse) mais qui n’a rien à voir avec le southern rock. Oui, les années 80 sont bel et bien révolues. Les amateurs de cavalcades et de chevauchées en seront pour leurs frais.

Olivier Aubry